Complexes, projections et somatisation

Complexe : projection et somatisation

Les complexes sont généralement exprimés par projection : par exemple, lorsque nous réagissons soudainement très puissamment à quelque chose ou à quelqu’un dans l’environnement.

La projection n’est pas une indication de pathologie. Il s’agit d’un mécanisme psychologique naturel par lequel les composants inconscients cherchent à émerger dans la conscience. Un complexe ne déforme pas nécessairement la relation de l’individu à la réalité.

Lorsque nous réagissons de manière compulsive, nous pouvons soit nous remettre en question, ou nous pouvons obéir aveuglément à nos compulsions. Nous pouvons nous blâmer nous-mêmes ou les autres, ou nous pouvons essayer de contenir et de comprendre nos émotions.

Chez certaines personnes, la frontière entre la conscience et l’inconscient est très fluide. Cela peut faciliter le travail avec les complexes, bien que trop de fluidité peut également signifier que nous nous identifions au complexe et n’avons pas développé un ego assez fort.

Pour Jung, l’ego est le siège de la conscience : c’est lui qui permet de se sentir séparé de la mère et du reste du monde et d’être une entité pouvant à son tour affecter le monde. L’ego adulte développe des capacités visant à satisfaire divers besoins, physiologiques, de sécurité ou d’insertion sociale.

Certaines personnes clouent toutes les fenêtres et mettent des cadenas sur les portes. L’ego devient rigide et sur la défensive, et quand cela se produit et qu’un complexe se dirige vers la conscience, il ne peut pas passer d’une manière « naturelle ». Il va donc s’exprimer de manière inconfortable à la place.

Le complexe peut également être vécu sur le mode de la somatisation. Toutes les maladies peuvent impliquer un complexe. Ils peuvent aussi avoir des causes physiques ou physiologiques, mais ce n’est pas mutuellement exclusif surtout quand il y a un modèle répétitif de la maladie, ou un certain type de maladie qui se reproduit comme une personne qui maltraite compulsivement le corps : anorexie, boulimie, blessures auto-infligées, et ainsi de suite.

Un modèle archétypal est à la fois physique et psychologique, et notre corps est sujet à des types particuliers de maladies qui reflètent nos qualités psychologiques et les conflits. Chaque homéopathe le sait, bien que les connaissances semblent, jusqu’à présent, avoir échappé à la plupart des médecins orthodoxes.

Lorsqu’un complexe est projeté vers l’extérieur sur une autre personne ou sur une situation, il y a moins besoin de somatiser. Je pense que la somatisation se produit lorsque le complexe est projeté à l’intérieur de la personne, comme un conflit entre deux sous-personnages.

Prenons un carré « Saturne-Pluton », nous pourrions supposer que Pluton (inconscient) est projeté sur le corps, qui est perçu comme le porteur de tous ses instincts sombres et incontrôlables, et qui doit être impitoyablement contrôlé (saturne conscient). Pluton frappe donc à travers le corps pour se faire entendre et intégrer. La personne va somatiser à la manière « plutonnienne ». L’inverse selon le reste du thème (qui de saturne ou de pluton est favorisé) serait tout aussi vrai. Par exemple dans un thème très terreux, Saturne va être intégré et Pluton projeté. Dans un thème de feu ou d’air, les deux peuvent l’être.

On pense souvent à l’opposition quand on pense projection, mais le carré, le sesqui-carré et même le semi-carré eux aussi peuvent être sujet à projection.

En termes de conscience, il ne semble pas y avoir de différence entre une personne qui projette un complexe et une personne qui somatise d’une manière compulsive. La personne qui vit un complexe à travers une maladie est également engagée dans la division, parce que le corps porte un côté de l’aspect et l’ego porte l’autre. Il est possible dans les deux cas, soit de se poser des questions, soit de continuer à le vivre sur un mode inconscient.

• Les personnes nées avec un stellium en maison 6 peuvent somatiser leurs conflits.
• Les personnes dont la lune est angulaire donc puissante peuvent somatiser un complexe, parce que la Lune reflète un niveau instinctif de réponse qui est physique et émotionnel. Si la Lune est entravée, le corps peut réagir parce qu’il est comme une plaque photographique sensible.

Mais, il ne semble pas y avoir de moyens faciles de déterminer à partir d’un thème si un complexe va sortir par projection ou par la maladie. Et souvent, il s’agit des deux à la fois.

Il est cependant possible de s’interroger si une personne avec un stellium en maison ne va pas plutôt exprimer ses complexes dans le cadre de cette maison.

Le début d’une maladie, et les modèles compulsifs (anxiété, angoisse, colère, peur) dus à la projection sont deux manifestations caractéristiques de l’émergence d’un complexe dans la conscience. Ils ne sont pas nécessairement pathologiques. La charge d’énergie élevée autour d’un complexe peut créer une énorme anxiété quand nous ressentons sa puissance. Nous savons qu’il se passe quelque chose à l’intérieur que nous ne comprenons pas. Cela nous effraie, et nous essayons de nous éloigner du conflit et du défi de la prise de conscience accrue en se séparant.

Si nous utilisons un langage astrologique, nous pouvons arriver à la même conclusion, parce que quand un transit majeur ou une progression approche et qu’il est à l’intérieur de l’orbe, nous savons qu’il se passe quelque chose, et nous pouvons avoir peur. Nous ne le savons peut-être pas sur le plan rationnel (sauf si nous sommes des astrologues), mais nous le savons intuitivement, et nous commençons à réagir. Souvent, l’anxiété est la première réponse.

On peut aussi associer cela à la figure légendaire du Kraken : une énorme créature primordiale des profondeurs de la mer qui, lorsqu’elle commence sa lente ascension à la surface, engendre des raz-de-marée et une ébullition des eaux.

Complexe, névrose et psychose

Une dépression mentale (psychose) peut survenir lorsque le moi est faible ou mal formé et qu’un complexe à la charge émotionnelle élevée veut se faire entendre. Le complexe n’a pas d’autre moyen d’entrer dans la vie, de sorte qu’il brise les murs de l’ego qui se retrouve submergé. Dans les cas extrêmes de la psychose, comme la schizophrénie, la nature archétypale du complexe est très évidente, parce que les fantasmes de la personne sont souvent de nature mythiques ou fantasmés.

Si l’ego est assez fort, alors la créativité est l’une des façons dont l’énorme énergie du complexe peut s’exprimer. Quand on regarde quelques-unes des grandes créations de la littérature, comme Faust, on peut voir l’expression du complexe de l’auteur à travers les personnages et l’intrigue.

La relation entre Faust et Méphistophélès est un crochet projectif magnifique pour l’aspect Soleil Pluton de Goethe qui déclarait lui-même : « Faust est l’œuvre d’un être troublé par la passion, qui peut obscurcir l’esprit de l’homme ».

Lorsqu’un artiste choisit un thème archétypal et en fait le sien en l’individualisant, le complexe a vraiment une chance de déployer ses ailes plutôt que de déverser ses boues sur l’ego.

Complexes et traumatismes

Si certains événements « accidentels » créent des complexes et des traumatismes ou encore colorent des complexes communs à tout individu ou modifient l’expression de ces dernières, les complexes ne sont pas causés par des traumatismes, mais nous vivons une expérience particulière comme traumatisante en raison de nos complexes.

Si nous prenons pour exemple, une opposition « soleil saturne », l’individu projettera sur son père une image saturnienne, ce que son père n’est peut-être pas. Quoi qu’il fasse, ce père sera vu à travers des lunettes saturniennes. Si le père est vraiment saturnien, le complexe paternel saturnien sera ipso facto renforcé.

En ce qui concerne les transits et les progressions, c’est la même chose. Le moment de l’opposition exacte « Soleil-Saturne » en transit décrira la façon dont les événements sont perçus (interprétation), pas obligatoirement les événements en eux-mêmes (réalité).

Complexe, traumatisme et dissociation

Dans des situations très graves, le complexe peut recueillir tellement d’énergie et d’autonomie qu’il forme une personnalité divisée dissociée de l’ego. Il y a eu quelques cas extraordinaires de personnalité multiple dans les antécédents psychiatriques récents.

Dans de tels cas, nous pouvons voir le complexe pratiquement dire à l’ego principal : « je vais faire ma propre vie ». Et le complexe semble prendre une identité réelle — parfois même un nom — et parle à travers la bouche de la personne d’une manière distinctive, et rassemble autour d’elle des associations et des sentiments et des attitudes que le reste de la psyché a rejeté. Le complexe devient ainsi un ego alternatif, pratiquement entièrement formé.

Plus souvent, un complexe peut posséder l’ego sur une base temporaire tandis que la conscience est encore présente (névrose). Lorsque cela se produit à petite échelle pendant une courte période, nous nous n’en rendons généralement pas compte. Mais si quelqu’un nous avait enregistrés, nous nous serions entendus sous l’emprise d’émotions extrêmes, de polémiques extrêmes ou d’une humeur extrême. Le complexe a pris le dessus sur l’ego temporairement. Dans un tel état, nous pouvons être tout à fait prêts à manipuler la vérité, à déformer les faits, à ignorer volontairement ce que d’autres disent et, à intention, et à contraindre le monde extérieur à s’adapter à la perception de la réalité reflétée par le complexe.

L’attitude mentale et émotionnelle est alors tout à fait rigide et très effrayante, parce qu’il n’y a personne à la maison : seulement le complexe. Nous ne pouvons pas dialoguer avec un complexe. Le complexe est mythique, archétypal. Il est venu tout droit des zones primales de la psyché.

Le thérapeute ou le conseiller entend souvent le complexe parler par le client sérieusement perturbé, tout comme l’astrologue. Nous devons marcher très prudemment lorsque cela se produit, parce que quelque part à l’intérieur il y a une personne souffrante qui est emprisonnée par un complexe qui a pris le relais.

Les tentatives directes de briser la rigidité du complexe ne fonctionnent généralement pas. Un processus beaucoup plus lent et plus prudent est nécessaire, plus lent qu’une lecture d’un thème de deux heures peut permettre, afin d’entrer en contact avec la personne. Ce processus implique presque toujours la construction progressive et patiente d’une relation émotionnelle avec le client, qui peut éventuellement devenir assez forte pour équilibrer le pouvoir du complexe. Sur le plan thérapeutique, on parle d’une « alliance de travail » sur le long terme.

Transits, progressions et calendrier

Nous pouvons certainement regarder un thème astral et analyser nos complexes, y réfléchir, faire un lien avec notre passé, et anticiper les prochaines périodes chaudes et difficiles, mais on ne peut pas bousculer un complexe pour qu’il se résolve plus vite. On peut lui offrir un canal créatif et constructif afin de ne pas le laisser submerger l’ego. On peut l’aider à émerger en conscience, mais tout comme on ne peut pas faire mûrir plus vite une olive sans qu’elle ne perde pas de sa saveur ou de ses qualités nutritives, on ne peut pas faire mûrir plus vite un complexe.

• Mais on peut éviter de blâmer les autres pour ce qui nous arrive
• On peut tenter de comprendre consciemment ce qui se joue

En cela, cela peut avoir un effet profond sur ce qui nous arrive dans la vie. Un complexe a besoin de temps pour mûrir. Tous les petits transits et les progressions l’aident en cela et lui offrent des occasions de progressivement remonter à la surface.

Toutes les planètes personnelles en mouvement rapide activeront le complexe sur une base régulière.

Les grands transits importants, en particulier ceux des planètes extérieures, nous donnent l’occasion de découvrir le sens et l’énergie du complexe en grande profondeur, et beaucoup de choses peuvent changer à de tels moments parce que les portes sont grandes ouvertes entre l’ego-conscience et les niveaux plus profonds de la psyché.

Par ailleurs, chaque jour de notre vie, la structure intérieure de la psyché est touchée par quelque chose, grand ou petit. Il y a un mouvement constant que nous en rendions compte ou pas. Que cela soit par l’intermédiaire d’une parole, d’un livre, d’un film, d’une sensation, tout peut venir aider nos complexes à mûrir.

Complexe, projection et manifestation dans le réel

J’ai décrit ces dynamiques comme si elles étaient purement psychologiques, mais la matière elle-même a une façon très particulière de se réorganiser selon les diktats des complexes.

Par exemple, « un Mars projeté » peut se manifester de manière matérielle, comme le feu qui brûle la maison sous une progression de Mars vers Saturne ou un conducteur qui emboutit l’arrière de notre voiture lorsque Chiron transite mars en maison 3. D’une manière ou d’une autre, la réalité physique se déplace pour s’adapter à la forme de nos complexes.

Lorsque nos horoscopes se manifestent de cette façon, il y a quelque chose de très étrange à l’œuvre. Les événements matériels que nous vivons sont comme une extrémité d’un spectre, les expressions concrètes d’un motif archétypal dont l’autre extrémité est psychique. Les deux ensemble sont les manifestations d’un complexe. Les complexes sont psychoides. Ils ne sont pas seulement psychologiques. Ils peuvent se matérialiser par projection. Il peut y avoir des répercussions physiques, des expressions dans le monde de la forme.

Si nous pensons de manière simpliste, alors tous les transits et les progressions ne se rapportent qu’à des événements matériels, ou seulement à des événements psychologiques. Mais toute personne ayant une expérience du travail intérieur sait qu’aucun événement matériel n’est sans liens avec la personne qui vit l’événement ; et aucune personne n’est exemptée de l’expérience matérielle.

« Synchronicité » est le mot utilisé par Jung pour décrire la coïncidence significative d’un événement extérieur et d’un état intérieur. Il a qualifié la synchronicité de « principe de connexion acausal », ce qui signifie que l’événement ne cause pas l’état intérieur et que l’état intérieur ne cause pas l’événement. Ils se produisent simultanément parce qu’ils font tous deux partie du même complexe caché.

Beaucoup d’astrologues utilisent ce terme, mais ont néanmoins du mal à le saisir, parce que nos perceptions conscientes n’englobent pas facilement les paradoxes. Nous persistons encore à penser que nous avons « causé » (pensée mécaniste) quelque chose à se produire en raison d’une condition intérieure, ou qu’un événement « a causé » notre état intérieur, ou que les planètes sont la cause des deux.

Les complexes fonctionnent à la fois sur le plan psychologique et matériel. Ils sont le point où l’astrologie prédictive et l’astrologie psychologique se rencontrent.

Ces perspectives d’interprétation astrologique ne s’excluent pas mutuellement, contrairement à ce que certains astrologues pourraient penser. Cela dépend simplement de l’endroit où l’astrologue individuel place son attention.

Je suis enclin à examiner d’abord un complexe au niveau intérieur, car, si le libre arbitre existe, c’est là que nous le trouverons. Et s’il existe une telle possibilité de transformation, je crois qu’elle doit commencer à l’intérieur. Si nous nous concentrons uniquement sur la matérialisation physique du complexe, nous pouvons devenir très compétents en matière de prédiction, mais nous nous assurons également d’être condamnés (déterminés), car nous n’avons aucune conscience du modèle énergétique à l’œuvre à l’intérieur, et donc aucune chance d’établir une relation avec lui.

Les événements concrets comme symboles du complexe

Il arrive parfois que des répétitions d’événements soient des manifestations concrètes du complexe. À partir de là, le thérapeute peut aider à le faire émerger à la conscience en chemin inverse, à l’aide d’associations mentales en lien avec le dernier événement en date et une remontée dans le temps.

Par exemple : un homme qui vous agresse et vole votre vélo en lien avec la première agression masculine en passant par les agressions intermédiaires. Les associations d’idées et de mots permettent aux émotions de remonter à la surface.

La tendance à manifester son complexe dans le concret pourrait venir d’un thème terreux, avec un saturne dominant ou un une lune en signe de terre, mais rien n’est gravé dans le marbre.

Les schémas récurrents

Freud a inventé le terme « compulsion de répétition », qui n’est pas sans nous rappeler le chien de Pavlov : nous continuons à retourner au même endroit douloureux parce que c’est ce que nous connaissons. Il semblerait qu’il y ait un but dans la reconstitution compulsive de situations douloureuses. C’est comme si le complexe essayait de nous dire quelque chose. Nous pouvons nier le passé la plupart du temps, mais pas quand il se répète aussi dans le présent.

Prenons un type de « mère-complexe » chez un homme représenté dans le thème par la Lune en carré à Pluton. Le visage archétypal que la mère porte est celui d’Hécate, déesse des mystères, souveraine chthonienne et gardienne des secrets. Disons qu’il s’agit d’un carré applicant. La Lune est à 12° du scorpion et Pluton est en 15° en lion. La lune progressera en conjonction exacte sur Pluton à 3 mois.

À cet âge :

• Il pourrait y avoir eu une atmosphère émotionnelle particulièrement turbulente et inconfortable qui a érodé la confiance de l’enfant
• La mère aurait pu tomber malade
• avoir eu une dépression
• Le père a peut-être eu une maîtresse et la mère l’a découvert, et ne pouvait pas interagir avec son enfant en raison de son propre bouleversement émotionnel.
• Elle aurait pu se tourner vers l’enfant comme seule source d’amour et de réconfort, utilisant le chantage émotionnel pour s’assurer que l’enfant se retourna contre le père perfide.

N’importe lequel des nombreux scénarios possibles pourrait être décrit par ce carré progressé à trois mois.

Disons aussi que ce carré « Lune-Pluton » n’est pas à l’aise dans son thème de naissance aérien avec une conjonction « Soleil Vénus » en balance et un ascendant Verseau. Son image des femmes, et sa capacité à s’engager dans des relations émotionnelles profondes peuvent être gravement déformées par sa mère violente, manipulatrice ou déprimée. Mais le cœur du complexe est archétypal, et n’est pas « causé » par ce qui s’est passé quand il avait trois mois. Ce ne sont pas les événements qui se sont déroulés quand il avait 3 mois qui ont causé le complexe, mais le complexe qui a impulsé une interprétation de l’événement. L’enfant avait à la naissance des lunettes plutoniennes.

Qu’est-ce que la Lune carrée Pluton décrit vraiment, si nous le suivons de nouveau au noyau archétypal ? Il ne dit pas, en soi, quelque chose d’intrinsèquement négatif sur le principe de la mère. L’archétype mère dépeint par « lune Pluton » est un symbole des mystères cachés de la vie — les mystères de la mort, la régénération, le destin, et l’inévitabilité des cycles naturels. C’est le noyau mythique du complexe.

Mais c’est un carré, de sorte que la dimension attentionnée, lumineuse et sûre de la mère et de la dimension sévère, sombre et dangereuse sont en conflit. Cet homme devrait devenir à la fois la Lune et Pluton lui-même, plutôt que de la projeter, afin d’exploiter les richesses de l’aspect. Il devrait apprendre à plonger dans les mystères de la vie émotionnellement et intuitivement, à travers des expériences d’une passion intense qui le transformerait et lui apprendrait à faire confiance à ce qu’il ne peut pas voir ou contrôler. Mais ses premières expériences, combinées à sa nature aérée raffinée, ont probablement rendu à ses yeux (ou ceux de son complexe) la face cachée de la vie effrayante ou répulsive.

Afin de développer une conscience « Lune Pluton », il doit se connecter avec toutes les couches autour de ce noyau archétypal. Il peut passer beaucoup de temps à éviter cela, à travers :

• des relations superficielles qui ne le touchent pas profondément
• en fuyant sa mère, car il a décidé fermement qu’elle est une manipulatrice exigeante

Ainsi, le complexe peut dormir pendant de nombreuses années. Puis, un jour, Saturne en transit entre dans le Verseau, il touche l’ascendant, puis la Lune, et enfin le mi-point « Lune-Pluton », puis il s’oppose à Pluton. Ce processus peut prendre plus de deux ans, en raison des rétrogradations et des états stationnaires de Saturne.

Pendant cette période, cet homme vivra des situations qui recréeront la situation émotionnelle originale. Il aura peut-être épousé une femme plutonnienne des années plus tôt, sans vraiment le remarquer. Et puis, quand le transit de Saturne arrive, il veut divorcer et se rend compte qu’il ressemble plus à son père qu’il ne l’avait jamais réalisé, et qu’il a épousé sa mère furieuse, dépressive et manipulatrice.

Certains transits et certaines progressions, de par leur charge émotionnelle, nous amènent à recréer toute une enfance. D’une manière ou d’une autre, le complexe se manifestera sur un plan concret et émotionnel, et tout à coup il devient accessible à la conscience. Un seul événement, comme la mort d’un animal de compagnie, peut invoquer toute l’enfance et chaque séparation douloureuse que l’on n’a jamais vécue. Et il arrive souvent que quelque chose que d’autres personnes considéreraient comme insignifiant ait le pouvoir d’activer un complexe, parce qu’il n’est pas insignifiant pour la personne qui en fait l’expérience. Il ne sert à rien d’essayer de faire en sorte que cela se produise prématurément ou cela ne se produise pas, parce que cela arrivera.

Nous pouvons seulement user de notre libre arbitre en choisissant de faire face à ce qui se produit, plutôt que d’essayer d’y échapper. Il s’agit de poser et se poser les bonnes questions.

Il n’est donc pas nécessaire que le scénario exact se répète. Seule la charge émotionnelle reste la même. Par exemple, perdre son père et des années plus tard au moment de la même configuration planétaire, perdre son chien, son emploi, se sentir abandonné par ses collègues, etc.

Le visage positif du complexe

La nature archétypale d’un complexe peut se refléter dans des sentiments de grande joie et « d’envol de l’âme » ainsi que dans des sentiments de douleur et de conflit.

Nous avons vu des aspects comme un Soleil progressé conjoint à Saturne, ou une Lune progressée carrée à Pluton. Mais on aurait aussi pu faire progresser le Soleil sur Vénus ou sur Jupiter.

Les mêmes sentiments joyeux surgiront plus tard dans la vie lorsque le complexe sera déclenché. Cela arrive souvent quand on tombe amoureux. Les projections ne sont pas seulement négatives, mais peuvent aussi être positives. Et lorsque des composants d’un complexe sont projetés, la même qualité compulsive peut également s’appliquer aux sentiments extatiques. Mais la plupart du temps, quand nous avons une expérience de joie, nous n’avons pas tendance à nous précipiter chez l’astrologue ou chez le psychothérapeute. Les expériences joyeuses ne déclenchent pas souvent un besoin urgent de comprendre.

Nos thèmes de naissance individuels nous prédisposent à enregistrer certaines expériences comme importantes, qu’elles soient « bonnes » ou « mauvaises », parce que ces expériences sont alignées sur les schémas archétypaux de la vie.

Si quelqu’un a, disons, une conjonction « Lune Saturne » en Taureau en maison 2, un sentiment de sécurité matérielle et émotionnelle peut être compulsivement important pour cette personne. Il y a un complexe à l’œuvre, qui concerne les problèmes de corps et de sécurité.

Pour une telle personne, un environnement en constante évolution dans l’enfance sera vécu comme profondément effrayant et désagréable. Mais une autre personne, avec une conjonction « Lune Uranus » en Sagittaire en maison 2, peut éprouver une joie profonde chaque fois que la famille déménage, parce qu’il trouve cela excitant et il le voit comme une promesse de nouvelles possibilités.

La mère-complexe reflétée par ces deux aspects très différents apportera des réponses très différentes à la même expérience de vie. Pour « Lune Uranus », l’enfermement dans une maison, une communauté et un ensemble d’amis peuvent être ressentis comme suffocants, car la joie est vécue dans le changement, et le besoin de changement peut être compulsif.

Les aspects harmonieux dans un thème de naissance peuvent refléter un complexe qui ne constitue pas une menace pour la vision du monde de l’ego. Il y aura des conflits, mais ce n’est pas d’une nature insupportable. Par exemple, un trigone « Lune-Jupiter » en cancer — Poissons est un aspect particulièrement harmonieux, parce que les deux planètes sont en dignité. La mère-archétype ici est connectée avec la générosité, la joie, et la découverte.

Un puissant transit déclenchera ce complexe, mais le complexe pourrait ne pas être particulièrement chargé de conflits non résolus, bien qu’il puisse entrer en conflit avec d’autres facteurs de la carte. Ce qui peut être constellé, c’est le souvenir d’une mère sage, solidaire et généreuse, qui est intériorisée comme une foi instinctive profonde dans la vie.

Certains transits peuvent déclencher le visage positif d’un complexe. De telles expériences fournissent des réponses en elles-mêmes. On n’a pas besoin d’un astrologue.

Mais, aucun complexe n’est « juste » positif ou négatif. Même un trigone Lune Jupiter peut suggérer une mère qui est trop théâtrale ou écrasante, même si elle est aussi vue comme solidaire et généreuse. On peut vivre tellement de bonnes choses, tout avoir et l’on peut avoir du mal à grandir (l’effort nous construit) sans oublier qu’il est alors difficile de laisser une telle mère et quitter le nid.

Parfois, les configurations dites « positives » dans un thème sont très inconscientes. L’ego ne les perçoit pas. Nos meilleures ressources semblent cachées dans l’obscurité.

Par exemple, nous pourrions avoir un thème avec un stellium en capricorne, une opposition angulaire de saturne au Soleil, et Mercure carré à Chiron. Et en sus de ces placements, une délicieuse conjonction « Vénus Jupiter » en Sagittaire.

La personne ne semble pas montrer l’esprit joyeux, complaisant et aventureux que nous associons aux deux « bienfaiteurs ». Où est-il allé ? Très probablement, il a été refoulé, à la fois sous la houlette des parents et de l’ego : il est donc projeté.

Il peut s’agir d’une projection positive ou négative.

• Il pourrait y avoir beaucoup d’envie envers les gens qui semblent tout avoir
• une détestation des gens joyeux vus comme des irresponsables
• un partenaire peut être vu comme un puer enchanteur (gamin)

Là aussi, un transit important peut activer dans la conscience l’esprit du puer qui transforme totalement la personnalité qui devient plus joueuse et moins rabat-joie. Un complexe peut contenir des éléments joyeux profondément inconscients. Ils peuvent être bloqués pour des raisons qui nécessitent un travail long et une confrontation honnête avec son enfance. Il y a toujours une bonne raison pour laquelle nous ne pouvons pas contacter ce qui est joyeux en nous-mêmes.

Je crois que les signes nous en disent beaucoup sur le tempérament, tandis que les configurations planétaires nous en disent beaucoup sur les complexes.

Bien sûr, les deux s’entrelacent. Si nous regardons le thème du point de vue du tempérament, nous pourrions dire : « Voici un stellium en Sagittaire, une lune en sagittaire et un ascendant verseau ». Cette personne est facile à vivre, sociable, communicative, voit toujours la vie positivement, et cherche le meilleur chez les gens. Ce n’est pas un complexe.

Mais si ce stellium en Sagittaire est en aspect difficile à Chiron qui lui-même se trouve en carré à mercure en maison 3 ou en maison 11, alors nous pourrions faire face à l’archétype du guérisseur blessé ? Nous pourrions deviner un conflit profond et compulsif entre le sentiment jupitérien et l’expérience amère de l’isolement et l’oppression sociale qui détermine cette personne à ne pas se laisser approcher si facilement.

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• Complexes, projections et thème astral Les aspects durs dans un thème astral lèvent le voile sur nos complexes, mais d'autres indices peuvent les suggérer comme le ton général du thème.

• Culpabilisation et manipulation Parmi les méthodes de manipulation, la culpabilisation est l’une des plus efficaces afin d'obtenir quelque chose ce que la personne nous refuse.

• Sentiment de persécution Le sentiment de persécution est une conviction intense et parfois irrationnelle d'être maltraité ou surveillé par d'autres.

• Le développement de l'enfant Découvrez comment l'astropsychologie aide à mieux comprendre les étapes du développement de l'enfant. Explorez des outils pour soutenir l'épanouissement émotionnel et la construction du Moi dès la petite enfance.

• Le développement du moi de l'enfant Découvrez les étapes essentielles du développement du « Moi » chez l’enfant. Comprendre ces processus aide à favoriser la confiance, l’autonomie et l’épanouissement personnel.

• Parents dysfonctionnels Découvrez les causes et impacts des comportements parentaux dysfonctionnels sur l’enfant, et les enjeux pour son développement émotionnel et relationnel.

• Parents dysfonctionnels et astrospychologie Découvrez les indices astrologiques qui peuvent révéler des tendances parentales dysfonctionnelles dans le thème astral.